Thomas Havet
RE/PRODUCTIONS ︎
Contribution au catalogue de l’exposition personnelle de Cyril Zarcone édité par la Galerie Éric Mouchet.
Design graphique : Martha Salimbeni.
Prix FILAF du meilleur livre d’art 2016 /2017 édité par une galerie.
« Restaurer un édifice, ce n’est pas l’entretenir, le réparer ou le refaire, c’est le rétablir dans un état complet qui peut n’avoir jamais existé à un moment donné. »
︎Eugène Viollet-le-Duc, Dictionnaire raisonné de l’architecture française du XIe au XVIe siècle, éd. Bance et Morel, 1854 à 1868, t. 8, chap. Restauration, p.14
Le plan est un contrat entre l’artisan et l’architecte. Par le dessin normé est projeté le devenir des lieux. Le tracé du géométral est un langage entre corps d’état. Sur le papier est anticipé ce qui s’érigera ; est conservé ce qui fut érigé. En « Bricoleur Supérieur », Cyril Zarcone défend l’acte de construire. De l’architecte il a le romantisme du lieu, de l’artisan le savoir faire et du plasticien l’instinctivité. Après « re/productions » j’invitais Cyril à participer à la dernière exposition dans mon appartement pour Double Séjour. Il prit possession du lieu, en prolongea les volumes, en épousa les formes. Il proposa quatre structures maniéristes1 qui sublimaient les matériaux pauvres du chantier pour les inscrire dans le langage domestique d’un appartement parisien du début du siècle : cheminée en marbre, moulures en staff (plâtre renforcé), parquet en chêne teinté. Une balustre en plâtre devenait colonnade vénitienne. Une bâche thermorétractée transformait l’OSB brut en marbre. Matières et lieux fusionnaient. De ces sculpture éphémères il ne reste que le souvenir mental et photographique de la mue. Le géométral n’a point ici valeur d’exécution mais valeur de mémoire. Un plan antinomique car rétrospectif ; moins reproduction que postproduction.