Le bonheur-du-jour, chapitre I
10 – 31 juillet 2021
Double Séjour, project space 
POUSH, 15ème étage


© Photo – Romain Darnaud
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Exposition collective avec Marine Billet, Simon Déliot & Clément Rosenberg, Jot Fau, Adrian Geller, Ellande Jaureguiberry, Robert Mapplethorpe, Mélissa Mariller et Pierre-Alain Poirier.

Curateur : Thomas Havet & Joris Thomas 


Parmi la grande variété des meubles à écrire il y a le bonheur-du-jour. Ce meuble d'ébénisterie, né à Paris dans les années 1760, est dit « féminin » -  étrange époque durant laquelle les bureaux étaient genrés ! Son style évolue au cours du temps mais sa physionomie reste inchangée : il se compose d’une sorte de table de petite taille, rectangulaire ou ovale, munie de gradins à tiroirs en partie supérieure.
Ces compartiments de bois sont garnis de serrures qui permettent de soustraire au regard indiscret des objets précieux, des courriers, des mots doux : des « bonheur du jour ».

Il est séduisant d’imaginer ces tiroirs remplis de lettres entretenues avec des êtres aimés. Traditionnellement, les usagères enfilaient la clef de leur bonheur-du-jour à une chaîne portée autour du cou. Elle était alors en sûreté dans leur corsage, non loin de l’esprit, au plus près des fantasmes.

Contrairement aux récits couchés sur le papier d’un journal intime, la lettre est dans l'attente du regard de l’autre. Elle permet de s'évader du monde domestique, de rompre la solitude et de se soustraire à une autorité. Elle tisse ou maintient également des liens au-delà de la séparation physique ou encore, confesse l’indicible. Une lettre est une relation et les mots sont des gestes tendres ou violents. Ce bout de papier encré tient à la fois du texte et de l'objet, de la relique et du fétiche. Sa conservation n’est pas anodine ; c'est une preuve d’existence.

L’ère des communications a fait émerger de nouvelles pratiques épistolaires : la table sur laquelle on écrivait, le corps courbé et les mains crispées sur l'outil à écrire, a laissé place à des écrans tactiles que nos doigts effleurent ; les émojis cotoient les mots ; le code secret ou l'empreinte digitale remplacent la clef. La sphère privée de la chambre s’est entendue à l’espace public.

Dorénavant, les intermédiaires sont réduits et le temps de réception plus court. Quoi qu'il en soit, l'émotion demeure. Le moment de l’écriture est toujours aussi engageant, l’attente douloureuse, l’impatience alerte, la lecture intense et solitaire.

Thomas Havet & Joris Thomas,
Paris,  juillet 2021

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Adresse : 
POUSH, 15ème étage
6, Boulevard du Général Leclerc, 
92110 Clichy
“Sonner à Double Séjour” 

Samedi 10 juillet 2021
15h - 19h : Vernissage

Samedi 31 juillet 2021
15h - 19h : “ Corps perdus ”, performance de Marine Billet, moulage de fragments de corps transformés en bijoux.

Du 10 au 31 juillet 2021
L'exposition est visible sur rendez-vous du mercredi au samedi de 15h à 19h jusqu’au 31 juillet.


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© Photos – Romain Darnaud
001a – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
001b – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
001c – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
001d – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
001e – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
001f – Le bonheur-du-jour, chapitre I, détail
002a – Le bonheur-du-jour, chapitre I, vue d’exposition


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